21/22/23 mai 2021

Nous sommes au circuit de PAU ARNOS pour des roulages libres.

A notre arrivée le Jeudi soir, après 9 h de route sous une météo plutôt bonne dans l'ensemble, c'est la pluie qui nous a accueillis.

Nous avons monté le barnum et déchargé le matos avec les K-Way sur le dos.

Mais la pluie n'a pas réduit notre enthousiasme, ce doit être à cause de l'envie de rouler et de se retrouver au sortir du confinement.

Il fait encore bien froid pour une fin mai.

C'est que la planète se réchauffe, la seule chose qu'on ne sait pas, c'est quand !!

Le dîner sous l'auvent du Camping Car en T-Shirt sous un beau coucher de soleil sera pour une autre fois : Nous mangeons à l'intérieur, avec le chauffage.

Voici notre équipe : Jean-Luc et Catherine Sornin (aussi appelés Papa et Maman).

Jean-Luc va rouler avec sa TRIUMPH DAYTONA 675, sans changement par rapport au dernier roulage de Mars dernier au Vigeant.

Petite révision, niveaux des fluides, une rotule de sélecteur changée (jeu important), pas mal pour une moto achetée avec 60 000 km au compteur !

Clément (le fils) et sa compagne Marine.

Clément va rouler avec sa Honda 600 CBR de 1998.

C'est une moto qu'il avait achetée pour faire la VMA, moteur préparé par le Papa, 107 ch à la roue (pas loin de 120 au vilebrequin me dit Jean-Luc), une fourche de Yamaha R6 de 2002 (je crois) avec les freins qui vont avec, un amortisseur YSS, une ligne Inox, une très bonne moto pour le VMA, mais qui date tout de même un peu face aux modernes.

Pas ridicule du tout en performances, la partie cycle est un rail mais un peu raide et moins agile qu'une moto moderne.

L'esthétique d'origine de 1998 ne lui plaisant pas, Clément a installé un ensemble carénage selle de 600 CBR année 2007, ce qui la fait ressembler à ... une "moderne".

Il y a aussi Mickaël et Cécile (la fille aînée de Jean-Luc).

Ils se sont pris de passion pour le circuit, Mickaël roule avec une 900 CBR de 2000 (929 me dit Jean-Luc).

Lors du dernier roulage au Vigeant, sa moto n'arrêtait pas de chauffer.

Le moteur a fait un petit stage sur l'établi de Jean-Luc, les plans de joints de culasse et du bloc ont été soigneusement nettoyés et "blanchis" à la pierre ...

J'ai demandé de quelle pierre "blanche" il s'agissait. En fait, il s'agit d'une pierre à huile rectifiée et absolument plate que Jean-Luc passe en diagonales sur le plan de joint de la culasse et pareil pour le bloc cylindre pour s'assurer que la pierre porte bien partout et qu'il n'y a pas de creux.

Dans la foulée, ça retire également toutes les salissures, la calamine, et les restes de vieux joints.

Puis, les soupapes ont été démontées, nettoyées et rodées.

Montage d'un joint de culasse neuf d'origine Honda.

Jean-Luc a également modifié le circuit de refroidissement pour supprimer le "Calorstat".

La moto ne chauffera plus du WE.

Et le copain Xavier.

Ah, Xavier ! Il a souvent été d'une aide précieuse lors de nos courses de vitesse ou d'endurance.

Chronométreur, mécanicien, toujours réactif et efficace, il est en plus doté d'une bonne humeur communicative.

Pour ce WE, il a décidé de sauter le pas et de prendre la piste.

Il a décidé de le faire avec sa moto de route de tous les jours : Une DUCATI SCRAMBLER 800.

Jean-Luc m'explique que ce n'est pas vraiment une moto adaptée au circuit : Le moteur fait dans les 65 ch, il est refroidi par air, donc limite s'il se met à faire chaud. Il a un peu peur mais après tout, pourquoi pas !

Xavier connait sa moto par cœur, il a choisi de bons pneus pour la piste, démonté la béquille latérale, mis du scotch ou du Venilia sur les feux et phares, il est gonflé à bloc !

Bon, d'accord, elle fume un peu !

Xavier dit que c'est "NORMAL, c'est la gaine thermique qui crame" (cong).

On sait tous que les Ducatistes sont des passionnés.

Ne le contrarions pas, d'accord, Xavier, c'est normal.

En fait, Clément l'a emmené en mettant sa moto sur une remorque ouverte.

Les protections thermiques de l'échappement se sont gorgées d'eau, et au démarrage ... Ça a fait sauna ! Il n'y a rien qui crame, juste l'eau qui s'évapore.

Le phénomène s'est arrêté de lui même au bout de 2 minutes.

Bon, maintenant, il faut passer cette Ducati au sonomètre.

Pas trop près du mur.

Pas trop dans les tours.

Pas trop près avec le micro.

Tout est question de dosage !

Avec beaucoup de politesse, de la diplomatie et un soupçon de charme, Xavier réussit à passer le contrôle sonomètre.

Il est très fort !

D'après le chef , s'il ne fait pas trop de bruit en roulant, il ne se fera pas sortir de la piste.

Vas-y mon gars, roule sans faire de bruit avec une Scrambler !

L'organisation propose quatre catégories de roulage :

- Les débutants, on dit aussi les "piou piou", c'est pour Xavier qui n'a encore jamais roulé sur circuit.
- Les intermédiaires.
- Les confirmés , c'est la catégorie choisie par Jean-Luc, Clément et Mickaël.
- Les experts.

Mickaël essaye sa moto réparée par Jean-Luc.

Dans la foulée de son séjour chez nous, Jean-Luc a également fait une modif d'importance : Souder des inserts dans le bras oscillant afin d'y visser les bobines de béquille.

Histoire que la moto ne tombe pas à l'arrêt alors que le pilote a réussi à ne pas la mettre par terre sur la piste.

Dans la foulée (décidément mon mari est une adepte de la foulée !!!) Jean-Luc a rallongé l'amortisseur en jouant dur le réglage prévu à cet effet (merci Mike Capon, de Shock Factory !).

Cela a rehaussé l'arrière de la moto. Mieux en garde au sol et en agilité.

Clément a toujours une super position sur la moto, et des chronos d'abord sages (ça me rassure, moi la Maman !) deviennent de plus en plus performants.

Et Jean-Luc, le Papa.

Petit souci au moment de faire la pression des pneus : Jean-Luc a oublié son "bon" mano dans les affaires de son pote Thierry CHAPEAU lors de la dernière manche de compétition ULTIMATE CUP à laquelle participe son fils Antoine (décidément, les Papas aiment leur enfants).

Des manos, il y en a plein, mais la plupart du temps, ils sont tous faux. Et ça peut aller jusqu'à 300 grammes !

Pour gonfler les roues du Camping Car à 5,5 Bars, ce n'est pas trop grave, mais sur ces pneus de compétition, pas bon.

Jean-Luc a eu la chance d'en trouver un qu'il a fait vérifier chez Michelin et qui indique pile poil la même valeur que leur mano de précision étalonné.

Donc il le garde comme la prunelle de ses yeux, sauf que là, il ne l'a pas gardé, mais laissé sur la table avec les affaires d'Antoine.

Le temps de renvoyer le mano par la poste, nous l'avons retrouvé dans la boîte aux lettres après notre retour de Pau.

Second problème technique, le système d'affichage des pressions de pneus que Jean-Luc a monté au tableau de bord de sa Triumph était déchargé. Et comme tous les trucs sur batterie, il faut une éternité pour les recharger.

Jean-Luc a donc roulé avec trop de pression dans tous les pneus : 2,2 Bars à chaud en roulant à l'arrière, et 2,4 Bars à l'avant.

L'arrière n'a pas aimé : Il a commencé à s'arracher.

Jean-Luc a finalement pu rallumer son afficheur après la deuxième séance et découvert le pot aux roses.

Il a corrigé : 2,1 Bars et 1,6 Bars à l'arrière à chaud, toujours en roulant. Ce qui à froid fait 1,8 Bars à l'AV et 1,2 Bars à l'AR.

Étonnant, non ?

Et devinez quoi ? La bande arrachée sur le pneu arrière est redevenue lisse à l'issue des 3 séances de l'après-midi ! Comme quoi certains pneus s'autoréparent !

Bien que nous ne soyons pas en course, chacun essaye d'améliorer ses trajectoires, ses freinages, sa position en roulant ... les chronos sont consultés et on se conseille après chaque roulage.

Xavier va partir pour faire sa session des piou-piou : "Oh putaing, je flippeu grave !"

Jean-Luc le rassure en lui disant qu'il y a une boulangerie au fond du circuit, et qu'il faut juste aller chercher du "paing".

Ca le fait marrer et le détend un peu.

Au début hésitant, il prend confiance en lui , tours après tours, on le sent plus à l'aise.

En fait, il roule très bien, super propre, de belles trajectoires, un style coulé, joli !!

Sa moto ronronne, ne fait pas de bruit contrairement à ce que l'on craignait, et tient le choc.

Lorsqu'il rentre de sa première séance, Jean-Luc le félicite et Xavier en est tout heureux !

Que du bonheur !

Il y a six sessions de 20 minutes par jour. C'est intense, on roule beaucoup plus chaque jour lors de ces roulages libres qu'en course.

Jean-Luc est très content de son moteur.

Sa moto part en wheeling (il lève sa roue avant) tout au long de la montée. Pour économiser le pneu avant ?

Il m'avouera être obligé de doser à la poignée des gaz parce qu'en fait, la moto part toute seule, et pas qu'un peu !

Je sais qu'il n'aime pas trop ça.

En fait si, il aime bien mais il ne maîtrise pas et à toujours un peu peur de se faire "un béret" !

Jean-Luc et Clément soignent leur trajectoire sur les passages difficiles.

Le fameux PIF PAF en fin de ligne droite des stands.

Bien se placer en entrée, ré-accélérer dans le PIF pour être bien placé et ressortir fort du PAF.

Bon, ça, c'est Jean-Luc qui me l'explique, parce que sinon, je les vois passer tous les deux comme des balles et effectivement reprendre au moins 50 m aux autres dans cet enchainement.

Mickaël, qui n'en est qu'à sa deuxième expérience sur circuit, apprend à rouler en paquet très près des autres.

Les temps chrono descendent.

Clément roule en 1 mn 33 s 5.

Micka 1 mn 36 s.

Jean-Luc 1 mn 31 s

Le Dimanche matin, il y a à nouveau un contrôle technique : Le contrôleur tique sur l'état de son pneu arrière : Le fait qu'il se soit "refait" tout seul avec les bonnes pressions a eu pour conséquence que l'épaisseur de gomme a pas mal diminué.

Le gars ergote sur "les témoins d'usure". Dans un premier temps il refuse de le laisser rouler.

Jean-Luc demande à voir le "chef" qui fait la moue, dit que ça va aller, mais comme il ne veut pas non plus désavouer son gars, il demande à Jean-Luc de repasser à midi pour contrôler l'usure du peuneu.

Jean-Luc roule les séances du matin sans alerte de ce côté là, mais à midi, il regarde plus attentivement son pneu et prend la décision d'en monter un neuf.

Problème : Il n'en a pas.

Il va donc au camion de l'organisation, et surprise, les pneus qu'ils vendent sont à un tarif tout à fait acceptable.

Jean-Luc revient en ayant troqué son pneu arrière Metzeler contre un Continental tout neuf.

C'est un "Race Attack 2 en gomme médium"

Il n'y avait pas la bonne dimension en stock, il a donc pris ce qui était le plus approchant, mais juste un poil plus large, 190/55 au lieu de 180/60.

Il revient de sa séance enchanté : " C'est de la colle !" dit-il, tout sourire.

En fait, il vient de gagner trois secondes. 1 mn 28 s au chrono!

Une petite vidéo au guidon de la Triumph.
Vous verrez, c'est marrant, en la regardant, on ne peut pas s'empêcher de pencher la tête dans les virages.

Mickaël roule en 1 mn 36 s.

Problème, il roule de mieux en mieux, mais ses pneus sont de plus en plus rincés.

Il fait des étincelles avec la partie métallique de ses bottes, mais le chrono reste le même.

Jean-Luc lui dit de rehausser l'arrière de sa moto encore un peu en jouant sur le réglage de longueur de l'amortisseur.

2 cm plus haut, et la 929 CBR ne frotte presque plus.

Xavier aussi descend les chronos.

Il roule en 1 mn 46 s.

Jean-Luc a fait des temps qui lui auraient permis de rouler dans la catégorie "expert" mais il a dit qu'il préférait rester en "confirmé" pour rouler avec Clément et Mickaël.

- " Je vais ralentir dans la ligne droite pour que vous puissiez être juste derrière moi dans les virages pour que je vous montre la trajectoire ".

-" OK "

Problème : Jean-Luc est incapable de ralentir dans la ligne droite, ça lui fausse ses repères et il n'arrive plus à prendre correctement les virages suivants.

Donc, même pas au bout d'un tour, il recommence à rouler normalement.

Du coup, Clément a même une baisse de moral " Papa ralentit et pourtant je n'arrive pas à le rattraper !"
Jean-Luc lui explique qu'il n'a PAS ralenti ,ce qui le rassure.

On va procéder autrement : Pour les sessions suivantes, Jean-Luc va partir après les autres.

Ainsi, Clément et Jean-Luc ont pu rouler ensemble plusieurs tours.

C'était très joli à voir, un beau ballet.

Il fait encore un peu froid, mais au moins, la piste est sèche et ce n'est que du plaisir pour les pilotes comme pour les accompagnatrices.

Mesdames, venez sur les circuits avec vos chéris, c'est génial.

Pour le dernier roulage, Clément et Jean-Luc échangent leurs motos.

Comment ça marche une Triumph ?

Clément trouve que la Triumph se conduit "comme un vélo".

Il descend avec la banane : "J'en veux une" ...

Immédiatement, Jean-Luc commence à froncer les sourcils, ça veut dire qu'un truc vient de s'enclencher dans sa tête.

Jean-Luc retrouve rapidement le mode d'emploi de la 600 CBR : Il faut dire qu'il a roulé en VMA avec la sœur jumelle de celle-ci pendant 3 ans entre 2016 et 2018 pour finir second du championnat.

Il réussit un 1 mn 30 s avec la CBR de Clément : Pas pourrie la mémère !

Encore un bon Week-end.

A refaire, probablement fin juillet ou en Août.

Catherine et Jean-Luc Sornin.

PAU ARNOS 2021