endurance PAU-ARNOS 2018
28/29 et 30 septembre 2018
Nous sommes au circuit de Pau-Arnos pour une course d'endurance VMA ( Vitesse Motos Anciennes)
Jean-Luc et Clément Sornin forment un équipage Père/Fils.
Ils vont courir à " l'américaine " , c'est à dire que chacun d'eux gardera sa propre moto.
Jean-Luc roulera sur sa vieille KAWA 750 GPZ de 1983.
Clément roulera sur sa HONDA 600 CBR de 1998.
Ils ont le numéro 38
Eric Drossart est avec nous, il fera sa dernière course de vitesse VMA de la saison avec sa HONDA 600 CBR N° 53 de 1998 également.
Vendredi 28 septembre 2018
Le matin : Essais libres
NON pas d'essais libres BROUILLARD … désolation !
Clément a beau s'être présenté en pôle en prégrille ….
Rien à faire c'est " Non , tu ne peux pas rouler ! "
Même s'il a Trrèèès Envie d'y aller !!!
Il lui faudra attendre la fin de matinée pour pouvoir prendre ses marques sur une piste encore bien humide.
L'après-midi est ensolleillé.
Père et fils repèrent les trajectoires.
Jean-Luc rentre plus tôt que prévu.
C'est la ligne d'échappement qui est fendue.
Jean-Luc l'a faite lui même avec de l'inox chinois ( apparemment pas bon l'inox chinois ! il évitera désormais de l'utiliser ).
Vite, vite … la prochaine session est dans 45 minutes …
Le pot encore brûlant est démonté …
Comme disait mon grand père : " même quand on est con, on sent quand ça brûle ! "
Jean-Luc le resoude immédiatement.
Pile-poil au niveau du temps, le pot encore chaud comme des patates … chaudes est remonté.
Jean-Luc peut retourner jouer avec ses copains.
Comme tous ont souffert de l'arrêt des essais à cause du brouillard , il y a du monde sur la piste.
Mais les trois pilotes pourront tout de même faire leurs 3 séances d'essais libres prévues à leur programme.
Eric et Clément , deux HONDA 600 CBR
Samedi 29 septembre 2018
Essais qualificatifs
Clément, pilote au brassard bleu , au terme des deux séances qualificatives, réussira un beau 1mn 32 s 3
Jean-Luc, pilote au brassard blanc, roule en 1mn31.
Marche encore la mémère GPZ !!
A la moyenne de leurs deux temps, ils seront classés 6ème ( sur 29 équipages ) sur la ligne de départ pour l'endurance demain matin.
A 15h, toujours le samedi, c'est la FINALE 1 de Eric
Il est 10ème au premier virage.
Il commence à remonter des places … puis ...
Chute dans le virage du fond.
En bagarre avec un autre pilote, il a eu un excès d'optimiste sur une trajectoire un peu étrange.
Le pneu avant n'en a pas voulu ...
Mince ! la Belle peinture !
Les essais qualifs pour Jean-Luc et Clément ayant eu lieu ce matin … cet après-midi, ils n'ont rien à faire.
RIEN à FAIRE ???
Ca, ça n'est jamais arrivé !
Il faut retirer tous les graviers de la moto d'Eric et la réparer pour la FINALE 2 de demain.
Clément cherche à résoudre les problèmes de chauffe de la moto de William Roques.
Jean-Luc change l'embrayage de la moto de Stéphane Pitteloup qui a été pourtant remplacé lors de la manche précédente, mais apparemment de manière hasardeuse.
Le patinage cette fois sera résolu.
Clément monte un pneu neuf sur sa roue arrière, l'avant est encore nickel, il fera la course.
Mais ce faisant, il se trompe et monte le pneu qui était prévu pour la Kawa du Papa.
Re-démontage ( il est resté caaaalme … ), le pneu prévu pour sa CBR prend place sur la roue et … c'est au tour du Papa de monter son pneu !
Tout le monde est occupé ! Pour un après-midi où on n'avait rien à faire !
Je suis naïve, je croyais que " on n'a rien à faire " ça veut dire … je ne sais pas … faire la sieste peut-être ! comme les gens " normaux " !
La soirée se termine par des exercices de répétitions du départ.
Dimanche 30 septembre 2018
Réveil à 6h45, petit déjeuner, toilette rapide, et ensuite tout le monde met la main au déménagement des motos, de pièces, de l'essence, tables, chaises combinaisons, casques dans les stands.
8h40 départ de la course d'endurance VMA de 4 heures .
Après un tour de reconnaissance, les motos sont rangées en épi, les pilotes viennent se placer de l'autre côté de la piste pour un départ type "Le Mans".
Au signal du directeur de course, les pilotes courent vers leurs motos, démarrent le moteur et partent le plus rapidement possible.
D'abord un premier départ "à blanc" pour répétition, tour de chauffe pour chauffer les pneus et le moteur, puis c'est le départ véritable.
Clément part très bien, il est 4ème au premier virage.
Puis au premier tour, il passe 10e. Jean-Luc est content : La piste est froide, et il avait peur qu'il ne s'emballe comme l'ont d'ailleurs fait certains pour qui la course s'est arrêtée prématurément.
Clément prend son temps, augmente progressivement le rythme pour finalement retrouver au bout de 5-6 tours les chronos qu'il avait faits hier
Le relais de Clément durera 1 heure.
Durée savamment plannifiée en fonction de la consommation des motos : 38 tours, pas plus, pas moins, à une moyenne estimée de 1 mn 35 s, les matheux confirmeront le calcul.
Son équipe l'attend pour effectuer le transfert de transpondeur sur l'autre moto.
Xavier béquille Clément, il descend de la moto, Gaby prend le transpondeur et le fixe sur la moto de Jean-Luc.
Ces opérations ont été répétées la veille au soir avant l'apéro, histoire d'être bien synchros en course.
Jean-Luc part ( à la poussette pour économiser la batterie car sa moto n'a pas d'alternateur ) pour son premier relais de 1 heure.
La consommation d'essence de la kawa et la capacité du réservoir a elle aussi été vérifiée : Ils ont prévu de faire quatre relais d'une heure avec suffisamment de marge de sécurité pour ne pas avoir à pousser …
Au bout de 14 tours … les commissaires passent le drapeau noir à Jean-Luc … drapeau noir pour le N°38, ça veut dire " arrêt immédiat " !!!
Enoncé de la cause de la décision des brillants cerveaux de la fédé : " la moto fume exagérément ".
Entretemps, Clément est reparti sans avoir vraiment eu le temps de se reposer.
De plus, au niveau de la course, ça fait un arrêt supplémentaire … Mais ça semble ne poser aucun problème aux "officiels" qui n'y connaissent rien et qui, pour un petit panache bleu à chaque rétrogradage, ont décidé de pourrir la course d'un équipage
C'est pourtant bien une course de motos anciennes, NON ???
On n'est pas dans des normes anti-pollution modernes !
Alors un petit pet de fumée bleue à l'accélération ne devrait pas les affoler !!!
Jean-Luc est furieux, a été obligé de rentrer.
C'est Clément qui repart : Il a juste eu 20 minutes pour se reposer, et j'ai peur qu'il ne soit crevé et ne parte à la faute
Patrice, notre contrôleur technique vient inspecter la moto, demande à Jean-Luc de redémarrer le moteur : Coups de gaz répétés, aucune fumée bleue, il met sa main devant la sortie du pot d'échappement, aucune trace d'huile.
Il déclare la moto conforme et Jean-Luc va pouvoir repartir … sauf que Clément roule.
L'explication de la fumée est que Jean-Luc a fait un niveau d'huile un peu "chargé" ( c'est vrai qu'on la préserve la mémère ), mais qu'y-a-t-il de si … DANGEREUX dans ce petit panache bleu, pour mériter un arrêt en pleine course ???
Faudrait vraiment qu'ils embauchent des gens avec un cerveau à la fédé !
Leur stratégie de faire quatre relais de 1 heure est tombée à l'eau !
On a refait le plein de la kawa.
On arrête Clément au bout de 40 minutes.
Il rentre aux stands.
La rapidité de nos mécaniciens nous permet de ne pas perdre trop de temps lors des relais.
Heureusement qu'ils sont réactifs et efficaces .
Jean-Luc repart en espérant ne pas avoir encore un drapeau noir.
A Albi, il avait eu un drapeau noir en pleine séance de qualification parce que les commissaires n'avaient pas vu son sabot récupérateur d'huile. Il avait passé le contrôle technique, donc forcément, il en avait un !!!
Aujourd'hui, c'est un arrêt en pleine course à cause d'une fumée !!!
Le speaker dit au micro : " La vieille kawa à l'air fatiguée ".
Tu vas voir si elle à l'air fatiguée, la Kawa !
Jean-Luc roule régulièrement entre 1 mn 31 et 1mn 33 : Ni la moto, ni le pilote ne sont fatigués.
Fin de son relais au bout de l'heure initialement prévue.
Non mais !
Baisse la tête Xavier, la botte de Clément ne passe pas loin !
Clément reprend la piste pour le dernier relais.
Mais en endurance … on ne peut jamais prévoir ce qui va arriver …
Au bout d'une demi-heure, il rentre aux stands … Le moteur a serré ( surchauffe )
Heureusement, à la fin de son relais, Jean-Luc a demandé aux mécanos de remettre la Kawa en condition, c'est à dire de refaire le plein d'essence, au cas où …
Même si Jean-Luc ne devait pas normalement repartir, c'est une course pleine de rebondissements et on est prêts à tout !
Jean-Luc repart aussitôt.
Comme dit Christian " Vas-y, au début tu pars à fond et après tu accélères "
Jean-Luc passe le drapeau à damier.
Le Team Sornin Family termine 9ème sur 29
On est contents de notre Week-end, on craignait que la kawa ne tienne pas toute la course mais finalement c'est l'autre moto, la plus moderne et normalement la plus fiable qui a rendu l'âme.
Mais au bout du compte, on a fini à une place honorable.
MERCI A NOS PARTENAIRES
NGE Nouvelle Génération d' entrepreneurs
Q8 OILS huiles Q8
JLD Jean-Louis Dechorin concessionnaire KAWA à Vienne
AXA assurances
Ce n'est pas fini, il y a encore la FINALE 2 de Eric (course de vitesse)
Eric part 9ème.
Bon départ, il évolue en … 9e position, mais au bout de 2 tours … sa moto … fume bleu … elle aussi !
Mince : S'agit-il d'une épidémie ??? !
C'est à son tour de se voir présenter le drapeau noir … il rentre en camion, moteur cassé.
Il est déçu bien sûr, une chute à la finale 1 et une casse moteur à la finale 2.
C'est une fin de saison difficile.
On s'est aperçu plus tard que c'est son pneu avant qui a frotté contre le radiateur qui lui a fait un trou d'où il a perdu toute son eau.
Le plus incompréhensible, c'est qu'il roule avec ce radiateur depuis 2 ans sans aucun problème !
Ou alors dans la chute de la veille, quelque chose s'est tordu et le radiateur s'est déplacé ??
Investigations à venir.
Rendez-vous sur les circuits en 2019.
Maintenant dans ses cauchemars, Jean-Luc rêve qu'il est en course, sa moto roule vite, il roule bien, il est heureux et PLAC ! on lui passe un drapeau noir ...
Conseil aux officiels de la fédé : Si l'année prochaine vous voulez communiquer avec Jean-Luc, venez plutôt avec un drapeau blanc, genre " je suis venu en paix".
Si vous venez encore avec un drapeau noir pour un sabot qui est bien là ou une fumée inoffensive, vous risquez de vous faire traiter d'incompétents, voir pire !!!
Catherine Sornin, mère et épouse des pilotes du Team Sornin Family.