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suzuki GSXR 750 SRAD entraînement LEDENON 2018
Dimanche 28 octobre 2018
Nous sommes au circuit de Lédenon pour des sessions d'entraînement.
Jean-Luc s'est acheté une nouvelle moto :
une SUZUKI GSXR 750 SRAD
Attention, "nouvelle", chez nous, ça ne veut pas dire "neuve".
Ca veut dire "nouvelle" entrée dans le garage, "nouvelle" catégorie pour rouler en 2019 en championnat Vitesse Motos Anciennes.
Elle a 21 ans, elle est de 1997 !
Elle était en vente à 2000 euros … mais quand Jean-Luc est venu la voir … impossible de la démarrer.
- " Je n'achèterai pas une moto si je ne peux pas entendre le moteur ! et si le moteur est naze, il me faudra racheter un autre moteur … "
Discussions, discussions …. finalement :
- " Bon d'accord pour 1400 euros "
Jean-Luc ramène la moto à la maison, met de l'essence et …
AZI, AZA , WROOM !!!
Si le vendeur y avait pensé … le réservoir était vide !
J'espère qu'il ne lit pas ce blog, sinon il va se sentir "ballot" !
Sauf que … après avoir démarré, Jean-Luc s'est aperçu que de l'essence coulait par terre sous la moto !
Phoque ... Crié victoire un peu vite !
Un bref coup de lampe électrique : Joints de carbus tout secs, ça "pisse" l'essence, et membrane du robinet d'essence HS, devinez … comme Félicie, ça pisse aussi.
Commande sur Internet, remplacement, et ça ne fuit plus.
Et enfin la voilà, elle est là.
Nous sommes sur le circuit pour l'essayer et noter tout ce qu'il faudra améliorer.
Ca commence mal, elle ne démarre pas !
Cette fois-ci c'est à cause de la batterie qui n'a pas supporté le froid de la nuit.
Le démarreur tourne, mais ce n'est plus AZI AZA, c'est plutôt WO … WO … WOO ...
On la raccorde avec des câbles de batterie branchés sur la batterie du camping car.
Elle craque au quart.
Première séance d'essais.
Au fait : A peu près tous les sites de Météo annonçaient un WE pourri sur la région.
Tous ? Non : Au fil des années de courses, nous nous sommes aperçus qu'il y avait des sites pessimistes, d'autre carrément optimistes, et quelques uns qui étaient toujours très proches de la vérité.
Ils annonçaient flotte le Samedi soir vers 20h, puis de 3h à 5h du matin, puis le dimanche après-midi à 16h ancienne heure. Eh oui : Peut-être le dernier changement d'heure, mais il a encore fallu reculer les aiguilles de la montre, des horloges du camping car, toutes celles le la maison ...
Et devinez quoi : Flotte vers 20h jusqu'à 23h environ, dodo, réveillés par la pluie vers 4h du matin, et lever vers 8h avec … GRAND SOLEIL, 11°C qui sont montés à 19°C vers midi !
On pourrait croire que Jean-Luc a le numéro 1 mais pas du tout :
Pour chaque séance, il faut coller une petite étiquette quelque part sur le carénage de la moto.
Ces étiquettes en papier sont IMPOSSIBLE à décoller.
Diluant, White Spirit, essence … rien ne parvient à diluer la colle de ces F... autocollants. Donc c'est grattage qui n'aboutit jamais à aucun tirage, mais par contre arrive à ce qu'on finisse par attaquer la peinture, voire le poly du carénage.
Donc, au moment de coller lesdites étiquettes, Jean-Luc me dit STOP ! On met un bout de scotch et on colle les étiquettes par dessus !
Horizontal ? Vertical le bout de scotch ? Va pour vertical.
Le résultat vu de loin est qu'on croitait qu'il a déjà gagné le championnat !
On n'en est pas là, et comme les autres années, il aura le numéro 38 en 2019.
A l'issue du premier roulage effectué TRES prudemment, Jean-Luc se sent à l'aise sur la moto sauf qu'il faut baisser le sélecteur.
On est là pour ça : régler tous les petits détails sur place et noter ce qui sera à faire à la maison.
Autre petit problème : le bouchon de réservoir qui "coince".
On a fait le plein avec le jérican à débit rapide et le bout de la canule s'est coincé dans l'ouverture, on ne pouvait plus le retirer.
En plus c'est un bouchon à clé ! je ne veux pas entendre un jour :
- " Catherine, où as-tu mis la clé ? "
Je note qu'il faudra s'acheter un bouchon de réservoir PRATIQUE et sans clé.
Deuxième séance d'essais.
Le commissaire : - " Tu feras gaffe, on a vu un chien "
Jean-Luc : - " Quoi ? l'estrade, elle a rien ?"
- " Non, je disais tu feras gaffe, il y a un chien "
- " Oui, la SRAD, elle va bien ! "
- " Non, je te parlais du chien !"
- " Ah oui, la SRAD, elle a du chien ! "
- " Bon ,laisse tomber, roule … mais fais gaffe quand même ! "
Au retour, Jean-Luc avait de l'huile sur sa botte droite.
On a tâté l'intérieur du carénage … rien ! ça ne vient pas du moteur mais de l'extérieur.
Après inspection, la fuite ne vient pas du joint spi, mais de l'embase de la fourche.
De toute façon, malgré des corrections apportées aux réglages hydrauliques, Jean-Luc trouvait l'amortissement perfectible.
C'est un peu comme conduire un caddie de supermarché.
On note qu'il faudra changer la fourche.
Autre problème : L'amortisseur.
Il faut dire qu'il a 21 ans, le pépère.
Comme si c'était une courgette de mon potager, avec des réactions imprévisibles : Cheval à bascule, guidonnages …
Jean-Luc parviendra à atténuer ces phénomènes en jouant sur les réglages hydrauliques, mais dans la cuvette qui commande la ligne droite en montée, la moto continue de se désunir, chahute son pilote, guidonne, puis, ça se stabilise, la moto cabre un peu sous l'arrivée de la puissance mais redevient saine.
Preuve que la base est bonne.
Troisième séance d'essais.
Bon, la tenue de route, ça ne va pas, mais le moteur ?
Le moteur a bien les chevaux qu'il faut , mais pas "où" il faut.
La "grosse" puissance arrive brusquement à 9000 tours.
C'est difficile à gérer quand on est encore sur l'angle, on veut juste mettre un petit filet de gaz et la cavalerie déboule avec 50 chevaux supplémentaires.
Surprenant, et déstabilisant !
Le peuneu (faut s'adapter au vocabulaire local) arrière n'apprécie pas trop et gratifie la moto de .. travers (de porc).
Va falloir s'occuper de ce problème à l'atelier.
Mais je fais confiance à Jean-Luc : Peut-être en calant l'arbre à cames différemment, voire en jouant sur la carbu, ou sur l'allumage …
Voilà, c'est sûr, Jean-Luc va ouvrir le moteur.
Il y a tout à mesurer, tester, vérifier, recaler …. il y a du boulot !
Troisième séance d'essais.
Les pneus non plus ne sont pas au top : La date qui est marquée dessus est … 2009 : On dirait des pneus en bois.
L'état de la piste est aussi difficile, les autos roulent aussi en alternance et laissent pas mal de gras. Jean-Luc se fait quelques petites glisses qui incitent à la prudence.
Ca tombe bien, j'aime mieux comme ça !
Malgré une tenue de route laissant à désirer, Jean-Luc attaque un peu, histoire de pousser la moto dans ses derniers retranchements.
Il roule en 1mn 41s 5, puis en 1mn 40s 6, c'est à dire moins vite qu'avec sa 500 CB !
Dernière séance d'essais.
A près le déjeuner, Jean-Luc a foncé au bureau pour reprendre un ticket pour une séance de roulage.
Une ? Deux ?
On a eu le nez fin à rouler ce matin, la pluie est annoncée pour 16h.
Allez, il en prend une à 14h, on verra après.
Jean-Luc a à nouveau modifié les réglages de la fourche et de l'amortisseur : Il me dira y être allé "franchement" alors que les corrections apportées jusqu'alors étaient du genre "petit à petit, l'oiseau … règle ses amortos" !
Bien lui en a pris : La moto est transfigurée, il réussit à descendre ses chronos à 1mn 39 s alors que … des gouttes d'eau commencent à tomber.
Pour une 750, c'est pas terrible mais il a continue de buter sur un autre problème : La moto "bascule" d'avant en arrière.
Outre la dureté des ressorts qu'il ne peut pas changer sur place, Jean-Luc pense que la moto est trop courte et qu'il devra la rallonger .
- " Rallonger la moto ??? comment tu vas faire ça ??? "
- " Bras oscillant plus long à trouver."
- " Ah beh oui, quand tu le dis, ça a l'air simple."
Et ce n'est pas tout, en attaquant un peu , Jean-Luc a essayé de planter quelques gros freinages … Hou là là !!! Les étriers ont chauffé et se déforment à la chaleur, le levier devient mou.
Encore un truc à changer : les freins.
Si on résume il faut changer :
La fourche, les freins, l'amortisseur, le bras oscillant, les pneus … Bon, ça, c'est un peu normal.
Faire une grosse inspection du moteur pour réglages optimums …
T'es content de ta moto ??? Qu'est ce qui va bien sur cette brêle ?
Ben … elle n'est pas fatigante, elle est assez légère, agile, c'est juste qu'elle bouge pas mal sur les bosses, et que le moteur est trop brutal. Le braquet est également certainement à modifier, il ne s'agit que d'un premier essai !
… Ah! la BOITE de VITESSE elle est géniale, c'est du beurre, les vitesses passent toutes seules, le point mort se trouve du bout de la botte … Un rêve.
Au moins, il y a un truc qu'on va garder.
En fait, on va prendre cette boite et reconstruire une moto … autour.
Certains gars seraient dépités, voir catastrophés d'avoir un engin pareil.
Jean-Luc, lui, il est content. Il me dit d'ailleurs qu'il s'y attendait un peu : Il avait roulé aux essais du Bol avec cette moto en 1998, et dans son souvenir, c'était … pire !
Il est venu pour voir ce qui n'allait pas et il a été servi !
Cette sortie en quatre sessions d'entraînement a été très instructive.
Il sait où il va maintenant, son cahier des charges est bien rempli, il sait ce qu'il va faire cet hiver pour préparer cette moto.
Il commence à pleuvoir sérieusement … il faut rentrer … la météo indique qu'on va bientôt mourir noyés. Apparemment, on était dans l'œil du cyclone.
Prochain article : Préparation minimale d'une SUZUKI GSXR 750 SRAD.
A bientôt
Catherine Sornin
